lundi 25 mars 2013

Polony interroge Ockrent sur le Bilderberg et se fait traiter de conspirationniste !




Le 2 février dans ONPC, Christine Ockrent est interrogée sur sa pratique des "ménages" (pour le compte du MEDEF et de grandes entreprises, parfois à 18.000 euros la demi-journée), et se défausse en rappelant que tout le petit monde journalistique fait de même... Super défense : tout le monde fraude, alors pourquoi pas moi ? Ça donnera des idées d’argumentaires aux fraudeurs de la RATP, tiens... Rappelons que selon la Charte des devoirs professionnels des journalistes français : "Un journaliste, digne de ce nom.... ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées." Sur Twitter, Henri Maler, qui anime le site Acrimed, ne manque pas de relever la manière dont la "reine (des ménages) Christine" traite de la déontologie de son métier..



Mais le grand moment arrive à la 29e minute quand Natacha Polony prend son courage à deux mains et interroge la "grande professionnelle" du journalisme sur sa triple participation aux réunions du groupe Bilderberg. Est-il normal, pour une journaliste, censée rendre compte au peuple des agissements de l’oligarchie, de fréquenter en privé cette oligarchie et d’être ensuite tenue au secret sur ce qu’elle aura appris à ses côtés ? La riposte de la "reine Christine" ne se fait pas attendre : "Quelle horreur !", lance-t-elle, l’air faussement effarouchée, et le rire jaune... "Mais quelle horreur !", insiste-t-elle, tandis que Polony essaie de finir sa phrase. "Mais c’est épouvantable qu’un journaliste aille..." Toujours la même technique : essayer de créer de l’émotion pour brouiller le message et ridiculiser la personne en train de pointer un vrai problème grave, qui demande l’usage de sa raison pour être compris.

Polony réussit, tant bien que mal, à poursuivre, et à pointer le problème. Et Ockrent, comme on pouvait s’y attendre, lâche l’anathème : "Je crois que vous avez, malgré tout le respect que je peux avoir pour votre parcours professionnel, une vision un peu conspirationniste des choses...", avant de tenter d’argumenter, de façon alambiquée, ce qui pourtant ne peut pas l’être. Car elle nous dit qu’elle va au Bilderberg pour s’informer, auprès de gens qu’elle ne pourrait pas rencontrer autrement... Fort bien. Mais le problème demeure qu’en tant que journaliste, elle ne dit rien au peuple de ce qu’elle a appris dans ces réunions. Et ainsi, elle participe elle-même de l’oligarchie. CQFD. Au passage, contrairement à ce qu’Ockrent affirme, Bilderberg n’est pas né il y a une quarantaine d’années, mais il y a presque 60 ans, en 1954.

Alors que Polony la ramène à cette évidence qu’un journaliste ne doit pas fréquenter (en ami) les gens qu’il est censé surveiller au nom du peuple, Ockrent se défend comme pour les "ménages", c’est-à-dire aussi mal, en rappelant que tous les patrons de presse fréquentent les clubs du type de Bilderberg... ce qui n’est pas faux. Tous corrompus, donc, telle est sa ligne de défense ! Dommage que Polony n’ait pas pensé à interroger Ockrent sur les récentes accusations du juge Imposimato sur l’implication de Bilderberg dans le terrorisme en Italie... C’eût été marrant. Et ça lui aurait valu, à coup sûr, de se retrouver étrillée dans le prochain documenteur de Caroline Fourest !

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