mardi 26 mars 2013

En demeurant au Vatican, Benoit XVI peut échapper à de potentielles poursuites


 Voilà maintenant les médias officiels qui relaient ce qui n'était qu'une rumeur conspirationniste. Mais qui veut la peau du pape ?


La décision du pape de demeurer au Vatican peut s’expliquer pour des raisons pratiques évidentes. La police du Vatican connaît déjà le pape et ses habitudes, et elle sera la mieux à même de lui garantir la tranquillité de sa vie privée et sa sécurité. En outre, si le pape décidait de quitter le Vatican, son nouveau lieu de retraite pourrait devenir un lieu de pèlerinage
Mais ce sont surtout les considérations d’ordre juridique qui auraient prévalu à cette décision, affirme Reuters. Selon des membres de l’Eglise et des experts en droit, le pape pourra jouir au Vatican d’une protection juridique, qui lui permettra de pouvoir échapper aux poursuites dans le cadre de l’une des nombreuses affaires de en rapport avec des crimes sexuels commis par des prêtres partout dans le monde. « Il perdrait son immunité, ses prérogatives, sa sécurité, s’il part ailleurs », a indiqué un officiel du Vatican qui a souhaité rester anonyme.

En 2010, le pape avait été accusé de n’avoir rien fait quand il avait eu connaissance en 1995, alors qu’il n’était encore qu’un cardinal, qu’un prêtre avait abusé de garçons dans une école américaine pour enfants sourds des décennies plus tôt. L’année dernière, les avocats des plaignants ont retiré la plainte, ce qui a fait dire au Vatican qu’il s’agissait d’une grande victoire qui prouvait que le pape ne pouvait être rendu responsable des crimes commis par des prêtres.

En 2011, des victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé avaient demandé à la Cour internationale de Justice d’interroger le pape et trois officiels du Vatican sur ces cas. Aux Etats-Unis, deux association, le Center for Constitutional Rights (CCR) et le Survivors Network of those Abused by Priests (SNAP), ont porté plainte à la Cour Internationale de Justice. Dans le dépôt de plainte, ils accusent des officiels du Vatican d’avoir commis des crimes contre l’humanité parce qu’ils ont toléré ces crimes sexuels et qu’ils les ont rendus possibles.

Les groupes de victimes affirment que le pape ne voulait pas savoir ce qui se passait dans les paroisses dont il avait la charge lorsqu’il était responsable du département doctrinal du Vatican, et qu’il se contentait de déplacer les prêtres pédophiles dans d’autres paroisse au lieu de les défroquer et de les remettre aux autorités.

« [s’il vivait ailleurs], nous pourrions voir des cinglés de ce type porter plainte, ou un magistrat procéder à son arrestation comme n’importe quel [ex-]chef d’Etat que l’on soupçonnerait pour des actes qu’il pourrait avoir commis alors qu’il était en fonction », a expliqué une source proche du Vatican.

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